Peut-être le savez-vous, depuis l’origine du christianisme, les jarjayais ont eu à leur disposition trois églises pour célébrer leur foi.
La première fut celle de Saint Pierre, à côté du cimetière actuel, la seconde a été celle du castrum, sur les hauteurs du village, la troisième, l’actuelle est celle qui se trouve sur la place dite de l’église.
Mais avant toute chose, une petite rétrospective s’impose.
Petit rappel historique :
L’Eglise la plus ancienne de Jarjayes, donc la première, est celle de Saint-Pierre qui était l’Eglise paroissiale. Cette église se trouvait située dans le quartier auquel elle a donné son nom. C’est en ce lieu qu’exista le principal village dans le haut Moyen Age, et même pendant l’époque romaine où les premiers habitants ont du recevoir le christianisme.
L’église était entourée, conformément au pontifical romain, du cimetière qui est encore celui de nos jours. En 1118 une bulle du pape Gélase II confirme à l’abbaye Saint-André-lès-Avignon, de l’ordre de Cluny, la donation qui lui avait été faite de l’église Saint Pierre de Jarjayes.
Elle continua à être l’église paroissiale jusqu’aux guerres de religion où elle fut détruite par les réformés. Reconstruite par la suite en 1860 (F. Allemand) avec les pierres de l’ancienne église, la petite chapelle de Saint Pierre fut consacrée le 1er Mars 1861. Il s’y trouve également un caveau ou reposent plusieurs membres de la famille Tournu de Ventavon (voir notre article sur la Famille Tournu de Ventavon de Jarjayes).
Lorsque la féodalité s’établit vers le 11ème siècle et pour se mettre à couvert des invasions barbares, (francs, sarrasins…), les habitants viennent occuper un emplacement plus sécurisé que l’ancien village de Saint Pierre en s’installant sur le roc escarpé de Trèchatel. L’église de Saint Pierre continua toutefois d’être leur paroisse jusqu’au 15ème siècle. Leurs nouvelles habitations furent entourées de murailles, une forteresse (castrum) située dans la partie la plus haute défendait l’entrée du village. Derrière le château (tre castel) se trouvait la chapelle seigneuriale, connue d’abord sous le vocable de St.Thomas, auquel vint s’ajouter plus tard celui de St Restitut (1646), c’est la deuxième église de Jarjayes (voir notre article sur l’église des Trois-Châteaux).
Plusieurs textes, dont un datant de 1190, confirment en effet, la présence de cet autre lieu de culte en plus de celui de Saint Pierre.
Après la destruction de l’église de Saint Pierre, au 15e siècle, ce fut celle de St-Thomas, qui la remplaça comme église de paroisse.
Pour on ne sait quelle raison, cette dernière change de nom à la fin du 17ème siècle et devient l’église de Saint Pierre et Saint Martin, réunissant le nom des deux anciens prieurés de Jarjayes dépendant de l’ordre de St Benoit (St Pierre et St Martin de Chaudane).
Pendant les guerres de religion (1588), le castrum fut assiégé et en partie détruit par Lesdiguières, l’église St Thomas suivit le sort du castrum comme l’atteste un document de 1613 (enquête ordonnée par le conseiller Dupérier). Mais c’est surtout lors de l’incursion en Dauphiné des troupes du Duc de Savoie (1692 – guerre entre la Ligue D’Augsbourg et Louis XIV), que la chapelle fut le plus sévèrement endommagée.
Malgré les dégradations subies, et avec quelques réparations, l’église continua à recevoir les fidèles jusqu’à la moitié du 19ème siècle.
En 1868, le lieu sera interdit et une nouvelle église va voir le jour au quartier du Collet (actuel village) sur un terrain cédé par la famille Tournu de Ventavon. Elle conserve le nom de Saint Thomas et devient l’église paroissiale de Jarjayes .
Saint Thomas :
La nouvelle église paroissiale, construite au centre du village actuel, au quartier du Collet est, elle aussi, comme l’ancienne église des Trois-Châteaux au 11e siècle, placée sous la protection de Saint Thomas.
Bizarrement, l’église ne comporte aucun tableau, ni vitrail ni statue à l’effigie de Saint-Thomas.
Peut-être était ce la cas par le passé, mais aucune référence à St Thomas ne subsiste aujourd’hui dans l’église.
Saint Thomas est donc le Saint protecteur de la nouvelle église. Il est un des douze apôtres de Jésus.
Il a pour attributs une équerre et une lance et tient parfois une ceinture à la main. Thomas est fêté le 3 juillet et est considéré comme le saint patron des juges et, pour son activité de bâtisseur en Inde, des architectes.
Il est aussi célèbre pour son « incrédulité » au travers de la scène qui eut lieu huit jours après Pâques. Dans un premier temps, Thomas n’avait pas cru à l’apparition de Jésus en son absence et il avait dit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté ; non, je ne croirai pas ».
Ce à quoi jésus répondit « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant ».
Thomas est selon la tradition martyrisé dans les années 70, alors qu’il priait dans une grotte montagneuse à Mylapore, appelée aujourd’hui « Mont Saint-Thomas », près de Madras (Inde). Il aurait été tué d’un coup de lance dans le dos.
Chronologie des évènements et des opérations préliminaires à la construction de l’église.
La nouvelle église fut construite entre 1872 et 1874 au Quartier du Collet, sur un terrain donné par Messieurs Mathieu et Edouard Tournu de Ventavon (fils de Jean Mathieu Tournu de Ventavon). Voir encadré ci-dessous acte de cession Tournu de Ventavon/ Mairie.
Les délibérations du Conseil municipal.
Le 9 mai 1864, réunion du conseil municipal de la commune de Jarjayes présidé par son maire Jean REYMOND avec l’assistance des plus forts imposés. Monsieur le maire expose que « la situation de notre église est des plus déplorables, elle est trop petite et nous oblige à de grosses réparations continuelles, qu’il est de toute nécessité d’en faire faire une nouvelle qui soit plus centrale et d’un accès plus abordable en la plaçant au chef lieu de la commune.
Le conseil municipal prenant en considération la situation de la commune que d’un autre côté l’église ne peut plus servir pour les besoins d’un culte. Il vote à cet effet avec l’injonction des plus forts imposés une imposition extraordinaire de vingt centimes ».
« Le conseil municipal, toujours avec l’assistance des plus imposés émet également le vœu qu’une maison d’école dont la commune est dépourvue soit également construite à côté de l’église suivant les plans et devis qu’un architecte commis à cet effet par Mr le Préfet dressera pour parvenir à ce but ».
Le 26 décembre 1864, à l’occasion d’une réunion extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Jarjayes, « le maire Mr REYMOND donne connaissance au Conseil que d’après la lettre de Monseigneur l’Evêque qui menace la commune d’interdire l’Église (la vieille) et reconnaissant par avance l’utilité de la reconstruire est d’avis que l’emplacement de la nouvelle église soit choisi par des experts nommés par M. le Préfet et Monseigneur l’Evêque ».
Réunion du Conseil Municipal du 15 janvier 1865 : « le Président donne lecture au Conseil municipal d’une lettre de Messieurs De Ventavon par laquelle ils consentiraient à livrer à la commune le terrain nécessaire pour l’emplacement de l’Église, du Presbytère et de la maison d’école, en exigeant qu’en contre-échange la commune leur livrerait sans réserve tous les égouts de la nouvelle fontaine qui est en ce moment en exécution. Le Conseil Municipal après avoir pris pleine connaissance de cette lettre et reconnaissant que cette proposition n’est pas à dédaigner, qu’au contraire elle est favorable pour la commune, le conseil municipal consent à faire cet échange et prie Monsieur le Préfet d’approuver cette délibération ».
– Le 12 février 1865, « le Président explique au Conseil Municipal qu’il serait temps de mettre la main à l’oeuvre pour la construction de la nouvelle église projetée depuis longtemps, ou de faire faire toutes les réparations nécessaires à l’église et au presbytère actuel afin de pouvoir célébrer convenablement le service divin.
Le Conseil Municipal reconnaissant la grande utilité de prendre une détermination à ce sujet est d’avis que le projet d’une construction nouvelle pour édifices communaux s’élèveraient à une somme excessivement grande et que la position pécuniaire des habitants ne pourrait en aucune manière y faire face ne possédant aucun fond ni aucune ressource libre. C’est pourquoi le Conseil Municipal consent à prendre la détermination de réparer l’église et le presbytère actuel le plus convenablement possible ».
le 8 mai 1865, « le maire dépose sur le bureau le rapport de Mr l’architecte relatif à la position de notre église et en donne lecture. Le conseil municipal en reconnaît parfaitement l’utilité , mais la position des habitants et la faculté des ressources communales doivent être prises en considération par ledit conseil disant que ce serait une dépense ruineuse pour le pays en rejette le présent rapport et vote pour la réparation de l’église actuelle et du presbytère une somme de 1000 francs dont 600 fr. pour l’église et 400 fr. pour la cure ».
Le 17 mars 1867, « le maire donne connaissance au Conseil municipal de la lettre de Mr le Préfet ainsi que de la pétition des habitants de Jarjayes exprimant le désir de faire construire ne nouvelle église et en même temps voyant l’avis de Mr l’Evêque qui s’oppose formellement aux réparations de l’église actuelle. Le Conseil Municipal après avoir pris connaissance de toutes ces pièces, et voyant que la commune a besoin d’une église est d’avis de procéder à la construction d’une nouvelle. En conséquence, le Conseil Municipal prie Mr le Préfet de donner suite à la présente délibération ».
Le 2 mai 1868, « Mr le maire a exposé que la situation de notre église est des plus déplorables, elle est bien trop petite et nous oblige à de grosse réparations continuelles,qu’il est de toute nécessité d’en faire faire une nouvelle qui serait plus centrale et d’un accès plus abordable en la plaçant au chef lieu de la commune.
Le Conseil Municipal prenant en considération les besoins où se trouve la commune vote à cet effet une contribution de 10 centimes qui ajoutés au principal des contributions directes feront approximativement une somme de quatre cents francs qui ajouté à celle de deux mille francs que la commune a en caisse pour cet objet formeront le noyau des fonds nécessaires pour la reconstruction de la nouvelle église. Le Conseil Municipal émet le vœu que Mr le Préfet fera comprendre à l’administration diocésaine la position précaire où se trouve la commune par suite des mauvaises récoltes , et pour que l’ancienne église soit rouverte au culte en attendant l’achèvement de la nouvelle église ».
Le 21 janvier 1869 « le Conseil Municipal, après avoir examiné attentivement le contenu du plan et devis de la nouvelle église dressés par l’architecte du département, et reconnaissant l’utilité de cette construction, l’approuve et admet les dépenses s’élevant à 33 350 fr. ».
Le Conseil de fabrique :
Au sein d’une paroisse catholique, le Conseil de Fabrique est un ensemble de personnes ayant la responsabilité de la collecte et de l’administration des fonds et revenus nécessaires à la construction et entretien des édifices religieux et du mobilier de la paroisse, églises, chapelles, calvaires, argenterie, luminaires, ornements, statues, etc.
On retrouve sa trace bien avant la construction de l’église, dès 1845, qui semblerait être la date de sa création et presque régulièrement jusqu’en 1905, excepté en 1884 sans en connaître la raison.
La composition du conseil de fabrique :
Le maire, obligatoirement catholique ou remplacé par un conseiller municipal qui le soit, le curé de la paroisse, et de 5 paroissiens pour les communes de moins de 5000 habitants et de 9 pour celles de plus de 5000 habitants. Le conseil élit un président et un secrétaire.
A partir du 27 Avril 1845, date de sa création (curé Argence), le Conseil de Fabrique se réunira une fois par an pendant toute la période de l’étude et de la réalisation du projet de l’église. Il sera supprimé lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 dans le cadre de la loi sur la laïcité sur tout le territoire français.
Celui du 27 Avril 1862, fera l’objet d’une délibération concernant le legs de Henry de Ventavon fait par testament du 25 Avril 1849, 300 francs acceptés, (décédé le 30 Mai 1861),
Le Conseil de Fabrique du 30 Août 1866, constatant le mauvais état de l’église et du presbytère des Trois-Châteaux, après enquête de Mgr Guilbert, lui a fait interdire l’accès à la chapelle. L’abbé Souchon avait pourtant fait maints travaux (réfection de la moitié du toit en 1862).
Celui du 22 août 1869 eut pour objet la consultation de la population sur le choix de l’emplacement de la future église, (voir ci-contre, extrait du procès-verbal de l’enquête auprès de la population de Jarjayes au sujet du choix de l’emplacement de l’église (Collection privée Association Trois-Châteaux).
La construction de l’église St -Thomas:
….1874 . Cession par MM Mathieu et Édouard Tournu de Ventavon à la commune de Jarjayes d’une étendue de terrain de 1270 m², lieudit La Tour, à prendre à l’extrémité de leur champ dit de la Tour de Jarjayes près du village.
Texte retranscrit par Abeil Curé.
Art 1: MM. de Ventavon cèdent irrévocablement à la commune de Jarjayes une étendue de terrain de 1270 mètres carrés à prendre à l’extrémité de leur champ dit de la Tour à Jarjayes près du village. Cet espace sera circonscrit entre 1° le vieux chemin menant à l’ancienne église, 2° le vacant communal situé au devant de l’auberge Garagnon , 3° une ligne droite figurée sur le plan dressé le 09 Février 1870 par Mr Goulain architecte, marquée des lettres j.j et qui sera prolongée dans le même alignement. La 4ème limite n’est pas indiquée mais elle fixée naturellement au point où s’arrêteront les 1270 mètres carrés en partant du vacant communal. Cette limite atteint presque le noyer que l’on trouve à droite dans le champ de ces messieurs, en suivant le chemin qui conduit à la vieille église. Elle sera formée par une ligne droite tombant perpendiculairement sur le prolongement de la ligne j.j etc…
Art 2 : Cette cession acceptée avec reconnaissance par la commune est gratuite. Elle est faite toutefois dans les conditions suivantes.
Art 3 : La destination, du terrain donné par MM. de Ventavon ne pourra être changée. Si donc tout ou partie devait servir à autre chose qu’à l’édification d’une église et d’un presbytère, ces terrains redeviendraient de plein droit la propriété des donateurs.
Art 4 : Les terrains cédés seront séparés par des murs de clôture des terrains restants aux cédants. Toutefois le jardin de la cure pourra du côté du champ n’être clos que de haies vives si la commune consent à achever à frais communs avec MM. de Ventavon le mur de clôture qui existe déjà le long de l’ancien chemin et à le faire descendre jusqu’à l’enclos du presbytère .
Art 5 : MM. de Ventavon se réservent d’établir sur les terrains cédés … pour amener des eaux à leur ferme de la Tour sans autre indemnité pour la commune que la réparation des dégradations commises.
Art 6 : la commune dirigera les égouts et les stillicides (eau qui tombe goutte à goutte) du presbytère et de l’église directement vers les chemins publics et de manière à ce que les eaux de pluie ne puissent jamais causer aucun dégât au champ inférieur restant aux donateurs.
Art 7 : MM. de Ventavon pourront s’ils le veulent, appuyer des espaliers contre les murs de clôture au midi sans que ces murs cessent la propriété exclusive de la commune qui sera seule chargée de les entretenir et réparer. Seulement le temps où ils useraient de cette faculté, MM. de Ventavon seront responsables des dégradations qui surviendraient au crépissage.
Les deux derniers articles étant sans importance, nous nous abstenons de les transcrire ici.
Retranscription d’après le curé Abeil.
Jarjayes le………187..
N B. Il est à noter que même si l’acte de cession prévoit la construction d’un presbytère ( art 3), celui-ci n’a jamais été construit.
Pendant la construction de l’église qui démarra en 1872, il y a eu 3 conseils de fabrique, en 1872, 1873 et 1874 en présence du curé J. Abeil.
31 Août 1873 : On trouve une lettre à Mr de Ventavon, député des Hautes Alpes, demandant pour la construction de l’église, une aide financière supplémentaire (curé Joseph Abeil, curé de la paroisse , J Reymond maire de Jarjayes).
Les intervenants lors de diverses réunions relatives au projet de la construction de la nouvelle église de Jarjayes et de sa réalisation furent :
Messieurs Mathieu et Edouard Tournu de Ventavon, (donateurs d’un terrain de 1270m2). (voir encadré), la mairie de Jarjayes, représentée par son maire, Jean Reymond et deux adjoints, Bertrand et Philippe, l’évêque de Gap, Aimé François Victor Guilbert, le curé de la paroisse de Jarjayes, Joseph Abeil , l’entrepreneur Andretty de Rémollon.
28 septembre 1872 : bénédiction selon le rituel de la premère pierre de 60 – 65 cm au carré et pose dans les fondations sous le pilastre sud de la grande porte.
Septembre 1874 ; les travaux de l’église sont terminés.
11 octobre 1874 : bénédiction solennelle de l’église par Mgr Guilbert évêque de Gap. baptême de la plus grosse cloche (750 kg) ;
10 Janvier 1875 : bénédiction et érection du chemin de croix de l’église de Jarjayes suite au diplôme remis par l’évêque de Gap, Aimé, François Victor Guilbert en date du 02 Novembre 1874.
Les dépenses se montèrent à 39 000 francs et quelques centimes dont quatre subventions du gouvernement et une du département pour une somme de 22 000 francs. Le reste fut couvert par un impôt extraordinaire communal.
L’architecture de l’église :
Ses dimensions sont de 29 mètres de longueur sur 9 mètres de largeur. La nef a quatre travées de 3 mètres chacune, séparées par des piliers et arcs doubleaux, et voûtées en arêtes ; les deux d’en haut donnent accès dans deux chapelles latérales à deux ouvertures et formant le transept. Le chœur comprend une travée antérieure voûtée de même que la nef, et trois autres circulaires aux segments d’arc convergeant vers le même point terminal. L’édifice présente dans son ensemble une architecture à la fois simple et gracieuse. Un clocher -comportant deux cloches- de 30 mètres de hauteur s’élève sur sa face nord au côté gauche.
Enfin une croix en pierre, dite de « mission », avec piédestal carré, fût et chapiteau circulaires, a été élevée en 1880 en face de l’église. Elle se trouvait encore jusqu’en 2005 au centre de l’actuelle place de l’église.
Dons faits à l’Eglise :
1874 : Dons faits en 1874 par Mme Marie de VENTAVON ; née FRAISSE, entre autre un autel et une statue de la vierge Marie.
Peut être celle-ci ?
1950 ; au dessus du porche et au dessous de l’œil de bœuf est accroché à l’intérieur un tableau représentant Marie Madeleine. Don fait Mr Daniel VASSEUR.
Les cloches :
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La plus petite est la plus ancienne. Il s’agit de l’ancienne cloche de l’église St Pierre et St Martin dite des Trois-Châteaux, pesant sept quintaux (environ 700 kg), fondue sur place en 1761 provenant, selon F. Allemand, du bronze de la plus ancienne et unique cloche de l’église sous le l’ancien vocable St Thomas et St Restitut fondue sur place, en 1699, par Vallier, pesant trois quintaux et d’une autre achetée à St Bonnet à un sieur Monnet.
Elle eut pour parrain, Jean Antoine de Reynier, seigneur du lieu (le père du Chevalier de Jarjayes), et pour marraine, Marguerite de Nicollet, sa femme.
Description :
1ère ligne supérieure : SAINT PIERRE ET SAINT MARTIN PRIEZ POUR CETTE PARROISSE
2ème ligne NOBLE JEAN ANTOINE DE REYNIER SEIGNEUR DE JARJAYES PARRAIN- DAME MARGUERITE ;
3ème ligne : NICOLET RAYNIER MARRAINE ST P MASSE CURE I P Espagne CHe
M SARRET F VERNIS CLS IGILLIS Sre .
En bas VALLIER FECIT 1761 (nom du fondeur).
La plus grosse, une cloche, pesant 750 kilogrammes a été bénie solennellement et baptisée le jour même de la consécration de l’église, le 11 Octobre 1874 par Mgr GUILBERT .
Elle a eu pour marraine Mme Marie Tournu de Ventavon née Fraisse épouse d’Edouard (1845-1916) et pour parrain Mr Antoine Fraisse (frère de Mme Marie Tournu de Ventavon).
Description :
Sur la partie supérieure, 14 feuilles d’acanthe.
1ère ligne : LAUDO DEUM VERUM, POPULUM VOCO, DEFUNCTO SPLORO, FUGO FULMINA, FESTA DECOROR
Je loue le dieu vrai, j’appelle le peuple, je pleure les morts, je fais fuir la foudre, j’embellis les fêtes.
2ème ligne : MARIE PIERRE-JOSEPH MATHIEU-ANTOINE-
Alors que tout est gravé en relief, ANTOINE est gravé en creux.
3ème ligne : AMATUS VICTOR FRANCISCUS GUILBERT EPISCOPUS VAPINCENCIS 1874
4ème ligne : ANTOINE FRAISSE PARRAIN MARIE DE VENTAVON MARRAINE
5ème ligne : JEAN REYMOND MAIRE JOSEPH ABEIL CURE
En bas : BURDIN AINE FONDEUR A LYON
Travaux prévus ou effectués ou depuis 1874 :
1878 : le Juillet 1878, une note du curé ABEIL mentionne que le conseil municipal a pris conscience de la nécessité de construire un presbytère et indique les montants et l’origine de ses divers financements. Il se montre cependant très pessimiste sur sa réalisation.
1884 : en Février courrier de l’évêché au curé de Jarjayes concernant le bail d’un logement devant servir provisoirement de presbytère. L’église est neuve mais il n’y a toujours pas de presbytère.
1884 : on trouve un état des fournitures et travaux faits à l’église (entreprise COUTET à Gap).
1928 : réfection d’une partie de la toiture de l’église.
1930 : Une information fait état d’un lavabo dans la sacristie. Aujourd’hui il n’y a plus de lavabo pas plus que de conduite d’eau.
1953-1954 : démolition du plancher trés dégradé (au travers duquel Mgr Bonnabel chuta) et remplacement par du béton (entreprise PELLER Laurent).
1960-1961 : réfection totale de la toiture de l’église.
1961 : changement des fenêtres et de la rosace.
1961 : achats de bancs, (fabrique AUBIN Saint Etienne le LAUS) .
1962 : peintures intérieures.
Mai Juin Juillet 1997: réfection complète des murs extérieurs de l’église ; décroutage, mise à nu des pierres et recrépissage de tout l’édifice (travaux exécutés par l’entreprise David FAURE de JARJAYES).
2000 ; réfection du clocher (travaux exécutés par l’entreprise David FAURE en Juin).
2005; aménagement du parvis de l’église suite au déplacement du Monuments aux Morts qui se trouvait à l’intersection de la CD 211 et de la 942 A afin d’améliorer la circulation au carrefour.(Travaux effectués par l’entreprise David FAURE de JARJAYES).
A cette occasion, l’aménagement de la Place de l’Eglise a conduit à enlever la croix de mission et son support qui se trouvaient au centre de la place. La croix en métal fut apposée sur le fronton de l’église sous l’oeil de bœuf (et s’y trouve encore), ses support piédestal, chapiteau et fût en pierres (brisé en deux), ont été remisés dans le fond du parc du château côté ouest, où ils se trouvent encore.
Nous pensons qu’il pourrait être reconstitué pour décorer les allées du parc du château.
2006 ; Remplacement des deux gros lustres à pampilles qui éclairaient l’église par 2 lustres radiants (délibération du 20 Mai 2005) afin de mettre en place le chauffage électrique. Les deux anciens lustres ont malheureusement disparu !
Aujourd’hui l’église St-Thomas de Jarjayes est encore utilisée pour la célébration du culte, une fois par mois, et pour les cérémonies religieuses telles que baptêmes, mariages et obsèques. Elle est aussi quelquefois prêtée par la mairie pour accueillir des manifestations culturelles (concerts, expositions,…).
Mais son état d’entretien s’est sérieusement dégradé depuis quelques années.
Ce constat s’inscrit dans un contexte de chute de la pratique religieuse, même si les jarjayais restent attachés à leur église, au patrimoine et aux souvenirs qu’elle représente.
Les murs intérieurs sont menacés par les remontées d’humidité et le salpêtre. L’enduit est à plusieurs endroits décollé et les peintures sont très abîmées.
De nombreuses églises en France sont dans le même état. Les causes de la dégradation des églises et du péril dans lequel elles se trouvent, sont toujours les mêmes : l’indifférence des élus quelques fois mais surtout et principalement les difficultés de financement ou de compréhension des conditions de sauvegarde d’une église.
Conformément à l’article 5 de la loi du 25/01/1907, portant sur l’exercice public du culte, l’église et son mobilier sont mis à disposition du clergé et des fidèles et sont affectés au culte. L’affectation est légale, gratuite, permanente et perpétuelle et ne peut cesser qu’en cas de désaffectation .
Le mobilier qui se trouve dans l’église est comme le bâtiment propriété de la commune. Il appartient donc aux jarjayais.
Un état des lieux et plusieurs photos ont été effectués le 25/10/2024 par l’association Trois-Châteaux afin de dresser un inventaire du mobilier, des statues, tableaux et objets liturgiques (ornements, livres…) encore présents dans l’église.
Voici un lien qui vous dirigera vers Youtube afin de découvrir un petit film réalisé par l’Association Trois-Châteaux à la découverte de l’église Saint-Thomas de Jarjayes au travers de photos prises à cette occasion.
L'église St Thomas de Jarjayes
Cliquez sur le lien pour découvrir la vidéo
En effet, quelques anciens ont pu constater que plusieurs objets ont définitivement disparu et il devenait urgent de fixer la liste des œuvres et du mobilier liturgique.
Une copie de cet inventaire sera mise à la disposition de la mairie de Jarjayes, propriétaire des lieux, afin de constituer un témoignage précieux qui pourrait s’avérer utile en cas de vol ou de sinistre.
Les églises sont bien plus que des lieux de culte et cet exercice nous a semblé essentiel pour la préservation du patrimoine sacré de notre village et pour permettre de protéger et de valoriser des trésors historiques inestimables pour les générations futures.
MC et JS.
Documents consultés,
– Histoire de Jarjayes F. Allemand 1895
– Archives départementales des Hautes-Alpes (visites pastorales et paroissiales du diocèse de Gap effectuées entre 1551 et 1711)
– Archives Paroissiales,
– Archives Municipales
– archives privées
– Guide à l’usage des maires et des affectataires pour les édifices cultuels (Ministère de la Culture)
Photos: Collections privées, Archives municipales et de l’Association Trois-Châteaux.





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