Recherche étymologique sur les noms des hameaux et lieux dits de Jarjayes : LE GLOSSAIRE

par | Juin 11, 2021 | MÉMOIRE DES LIEUX, MONUMENTS ET LIEUX | 0 commentaires

  L ‘étymologie des noms de lieux est souvent incertaine. On croit parfois avoir découvert l’origine du nom d’un lieu-dit, mais on pourrait être bien surpris si un témoin du passé pouvait nous en donner la véritable provenance. Un lieu-dit qui paraît avoir un rapport avec la topographie, la nature du sol ou la végétation doit souvent son appellation au nom ou au sobriquet d’un particulier ou d’une famille qui a vécu à cet endroit. En effet, souvent les fermes et hameaux prenaient le nom de leurs occupants successifs

L’appellation peut avoir plusieurs origines :
– un patronyme : non de famille, ex : Les Marins, Les Tancs.
– un hydronyme : nom propre désignant un élément hydrographique, ex : Le Merdarel, La Luye, Le Partiment.
– un oronyme : nom porté par un élément de relief, ex : Serre Saint Pierre, Coste Belle.
-un hagiotoponyme : c’est un toponyme évoquant un lieu sacré, ex : Saint Pierre, Saint Martin, l’Oratoire.
– un toponyme : nom propre de lieu sous lequel on désigne en élément géographique, La Roche, les Préaux, Puy Maurel.
– un odonyme : non propre désignant une voie de communication, route de la Luye, Chemin de La Roche, Chemin de Casserelle.
– un phytonyme : nom commun évoquant une plante ex : les Chaumettes, Channebière, L’Auberie, La Fauvie, La Grande Vigne.

Bien entendu, nous ne prétendons pas détenir la vérité sur l’origine des noms de lieux de la commune. En toute humilité, nous essaierons, à partir du fruit de nos recherches, de vous proposer une version probable ou approchante de l’origine des diverses appellations des nombreux lieux-dits et hameaux de Jarjayes.

Voici donc, la liste non exhaustive des appellations que l’on peut rencontrer sur notre commune. Elle a été établie à partir des cadastres de 1810 et 2010, des archives anciennes et de la tradition orale. Certaines appellations n’ont plus cours ou se sont perdues. D’autres existent encore par transmission orale ou par le biais de divers documents d’archives.

Encore une fois, notre intention est de vous faire partager nos recherches. Nous avons sans doute oublié quelques lieux qui nous ont échappé ou dont le nom a évolué avec le temps. N’hésitez pas à nous faire part de vos observations, vos suggestions, vos questions, vos critiques, et à nous faire remonter vos témoignages qui sont les bienvenus et qui pourront venir enrichir ce glossaire. Celui-ci n’est pas figé, et nous essaierons de le faire évoluer, avec votre aide, afin qu’il constitue une formidable base de données des noms de lieux rencontrés à Jarjayes.

GLOSSAIRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE LIEUX-DITS ET HAMEAUX DE JARJAYES 

Archidiacre (L’) : nom donné au pont suspendu qui traverse la Durance au quartier de Malcor (ou Malcol) et qui relie la commune de Venterol et celle de Valserres, les Alpes de Haute Provence et les Hautes-Alpes. Le pont avait été construit en 1680 sur un terrain appartenant à Pierre Gaillard, archidiacre de Gap, qui en avait financé la construction. L’ouvrage constituait l’un des derniers ponts suspendus de la Durance et a été remplacé en 2019 par le pont moderne que l’on traverse aujourd’hui.

Aubérie (L’) ou Laubérie : de l’occitan « alba » qui signifie le saule, l’aubier, le bois blanc, la piboure. Pour F. Allemand, « l’aube, peuplier blanc, signifie en langue vulgaire bois de tremble » Situation après le Chastellas, derrière Malatras et Fay Farine.

Avance (L’) : Affluent de la Durance dans la vallée du même nom. Tire son nom de la localité d’Avançon traversée en amont. Nom d’origine provençale « av » désignant l’eau et le radical « antia »pour désigner un ruisseau. L’usage est hésitant sur l’orthographe du nom de cette petite rivière. Certaines cartes la nomment l’Avance, d’autres la Vance ou la Vence. La première graphie est certainement la meilleure. Elle reproduit la forme primitive qu’on trouve dès le XIIe siècle et qui s’est maintenue dans le nom même de la petite localité d’Avançon. Avanza, (« totum territorium quod appellatur Malcor quod expenditur a rivo de Avanza usque ad flumen Durentie » – 1190 -II.-Arch. Bosc.).- Avencio, 1235 (arch. Embr.). Certains historiens ont émis l’opinion que la vallée de l’Avance était occupée par les Adventici (peuplade antérieure à l’époque romaine), d’où elle tirerait son nom. Mais cette hypothèse n’a jamais été vérifiée. La Vance prend sa source sur le territoire de la commune de Chorges et se jette dans la Durance, au lieu dit Malcor.

Bancs (Les) : occitan, dérive du latin vulgaire bancus attesté au Moyen Âge, issu du germanique bank, siège allongé . H. Bessat et C. Germi (Lieux en mémoire de l’alpe, Ellug-1993) donnent à ban ou banc, le sens de « bandes de terrains transversales. Ces bans désignent les bandes herbeuses, parfois réduites à d’étroites vires dans les falaises calcaires, situées en corniche entre des barres rocheuses qui en rendent l’accès difficile, qui constituaient des emplacements de maigres pâturages pour le petit bétail, et, où pâturent et gîtent les chamois ». Désigne aussi une strate rocheuse bien individualisée.

Barons (les)  : S’appelait autrefois Baron qui peut venir de la présence d’un baron en ce lieu ou du celtique bar qui signifie pointe, sommet, cime, butte qui pourrait s’expliquer par la physionomie du lieu (Etude de Toponymie Alpine- F. Montandon 1929). Premier hameau traversé en venant de Gap. Voir notre article sur le Hameau des Barons.

Bascou  : Pourrait venir de basque parce que ce serait un basque qui aurait acheté les terres.

Bessonne : jumelle en occitan, bois sur la face ouest de Puy Cervier.

Bigand : Patronyme d’une famille de Jarjayes aux 15e et 16e siècles. Au Tourrond, là où le Merdarel coupe la route RD 211, parcelle de bois dans le massif de Puy Maurel.

Bigot : Peut venir de bigot, personne très pieuse ou d’un patronyme. Egalement pioche à deux dents pour défricher.

Bigaude et L’Hoche : Bigaud: voir bigot. L’Auche de l’occitan « aucho, oucho », représentant des terres défrichées de longue date, proches du village. Situation  à gauche au début de la route qui part des Tancs pour Jarjayes.

Blache (La) : Blâche : chêne blanc (pubescent), bois de chênes blancs. Vient du provençal alpin « blacho » prononcé « blatcho » (blaco dans la basse provence). Autrefois , chaque exploitation agricole avait une ou plusieurs parcelles de bois pour se chauffer ; celles-ci étaient communément appelées blâches, suivies ou non du nom de leur propriétaire ou d’une spécificité, par exemple du type de bois, pin , fayard, chêne etc,

Blache ( Le bois de la) : bois traversé par le chemin de Chanebière qui mène de la RD 942 A à Chanebière et inversement.

Blache Cotière ou Coutière : parcelle de bois entre les Préaux, les Cagots, La Sarrière et Chanebière. Cotière : du latin costa qui signifie la pente, la côte.

Blache Tanque : blache des Tancs, parcelle de bois dans le massif de Puy Maurel. Tanque : voir les Tancs.

Blaches (Les) : L’autre côté de Pendent qui regarde Valserres. C’est aussi un chemin en dessous de Bridouce.

Bournas ( Les) : bornes, limites car ce hameau se trouve aux confins du territoire du côté de Gap. C’est aussi le torrent qui passe sous le pont des Bournas et se jette dans la Partiment. Voir notre article sur le Hameau des Bournas.

Bridouce: Origine ancienne et inconnue. Pourrait provenir du prénom de Douce de Valserres (Dulcia), épouse de Lantelme de Jarjayes (11e et 12e siècle) fille de Lantelme de Valserres et Béatrix de Jarjayes dont la famille possédait toutes les terres environnantes. Précédé de Bri (berceau). Autre version posssible, de « bridou », le mors du cheval. Situation entre Chaudane et Malcor, en deçà de la nationale.

Cadran solaire (Le) : se trouve chez un particulier aux Tancs. Il a été peint en 1854 par Giovanni Francesco Zabula. Il n’est pas signé, mais on le reconnaît grâce aux oiseaux et à la marmotte qu’il avait l’habitude de peindre. On peut y lire« le soleil est pour moi l’ombre est pour vous » (voir notre article).

Cagots (Les) : boueux, merdeux. Désignait aussi les lépreux, les bohémiens ou les parias dans le sud-ouest. Au singulier, peut désigner un lieu boueux, sale.

Cartière des Gardes : issu de cartier (quartier) , contraction de « carretier ». Gardes pour un terrain en réserve ou un lieu où se trouvait pêut-être un poste de garde. Se trouve entre les Sarrets et Bridouce. Peut aussi venir de « carte » qui était la quote  part de la « cartièra » mesure agraire.

Cartière des Longs : parcelle de bois dans le massif de Puy Maurel

Cartière des Préaux : à la limite des Préaux et des communes de Gap et Rambaud. Bois entre les Préaux et Chanebière.

Carcasson : Peut venir de carcassoun (carcasse), ou de kar (pierre, rocher) et casso : chêne ou cassare (casser). Quartier situé entre le village et Prenailles en bordure du torrent du Retruc, où se trouve aujourd’hui le nouveau lotissement de Champ Long.

Casse (la ) : du latin cassus, cassé, désignant un lieu couvert d’éboulis, un terrain plein de pierres, un chaos de rochers. Peut aussi provenir de de casse, « cassanos » pour chêne, ou encore de « cassa » pour casserolle. Derrière la ferme du Col, sous la gardiole.

Casserelle : Voir La Casse . Hameau de Casserelle entre La Roche et Gargory.

Champ de la Draye: en montant à Champ Espérant des deux côtés du chemin.

Champ Espérant : plateau sur le versant nord de Puy Cervier. Campo sperandi dans un acte de 1499 (Arch H.A. 7E). Esperar signifie attendre (chasser à l’espère).

Champ Martin : Dans le texte. Derrière Le Serre La Bestiace.

Champ de Trompe : Champ du côté des Vignaux et de la Peyrouse .

Champ du Clos, Champ du Sause : dans le texte.

Champlong : vient sans doute de la configuration du champ. Autrefois, champ proche du chemin de Jarjayes à Valserres, au dessus de St Martin. Aujourd’hui, nom du lotissement dans le quartier du Carcasson.

Chanabière ou Chenebières: avec ou sans s à la fin, de l’occitan «chanabièra ou prov. « canabeira) pour chenevières. Lieu où l’on cultivait le charbe, c’est-à-dire le chanvre. Dans nos régions de petites parcelles de terres étaient encore cultivées jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale pour fournir des sacs, des cordes, des ficelles,  les draps. 

Charamère : Ecrit Charamaire Ou Charamayre au 16e s. Issu probablement de la racine prélatine « kar » pour pierre. Mayre peut vouloir dire ruisseau, rivière ou lit d’une rivière. Parcelle de bois au col du Tourrond.

Charrière (la): prov. Carriera : rue. « Du bas latin carreria, nous a été légué de même par le haut moyen-âge et signifie rue. Un second village a donc existé à la Charrière. Il était situé à gauche du sentier qui descend à St-Martin, près d’un mince filet d’eau, le seul qui coule dans le quartier » (F. Allemand)

Chastelas (Le) , forme de provençal alpin issue du provençal « castellas » château en ruines, augmentatif péjoratif de « casteou » . Dérivé de « castel » ou de « chatel » château en occitan, et « las » forme provençale péjorative. Situation : à l’entrée sud de la vallée route de la Luye. Peut-être la localisation d’un ancien château.

Le Château : au cœur du village cette bâtisse appartenait à la dernière famille ayant régné sur Jarjayes, la famille de Ventavon qui l’avait acheté à François Auguste de Reynier en 1760, dit le Chevalier de Jarjayes. (voir nos articles sur le château de Jarjayes et celui sur le chevalier de Jarjayes).

Chaudanne : vient de calidana, dérivé médiéval de l’adjectif calida, chaud, avec le suffixe ana qui a donné en français aine; se dit, en topographie, d’une source à température constante qui, fumant en hiver, paraît chaude; ou d’un terrain au midi, souvent ensoleillé. L’adjectif patois chaudan veut dire : qui a toujours chaud (Revue de géographie Alpine 1918, Ch. Marteaux).

Chaumettes (Les) : issu probablement de chaume ou de chau (champ), Désigne souvent des champs en pente. A droite sur la route qui va de Sentinelle à Casserelle.

Chemin du Carcasson : vieux chemin communal qui part du village , à gauche du lavoir, dessert le quartier du Carcasson (aujourd’hui « Champ Long ») jusqu’à Prenaille, puis rejoint le Chemin de Plan Château qui mène au col et à la Roche en évitant de passer par le Col de La Sentinelle.

Chemin de Saint Pierre (Le) : ancien chemin communal qui relie Gap à Jarjayes et qui débouche sur le Plateau de Saint Pierre, entre L’Hoche et La Croix,

Clot : du preceltique « klotth » pour traduction occitane plat, un terrain clot est un terrain plat. Terme encore usité de nos jours.

Clot des Araoux (Le) : origine inconnue. Un terrain clot désigne un terrain plat. Raou viendrait de Roou « nom porté dans le Midi. Correspond vraisemblablement à l’occitan ròu (= mélange de céréales plantées ensemble, méteil). Il s’agirait alors d’un toponyme, désignant un terrain semé de méteil. Etymologie : germanique rogo. Le nom araou a sans doute la même signification » (Généanet) . Raou peut aussi venir d’une transformation phonétique de raoul qui vient du germanique « radwulf » composé de rad pour conseil et de wulf pour loup. Situation du Clot des Araoux, en face de Peyre Partie côté Parassac, route de la Roche.

Clot de Lusson : entre Gargory et Casserelle.

Clot Mouquet :pas d’information sur l’origine du nom, Champ en dessous de la maison des Bournas.

Col (Le) : Sur la route de la Sentinelle à la Roche, petit col à mi-chemin, où se trouve la ferme de découverte.

Collet (Le) : Petit col. Vient de colo, mot provençal colo issu du latin colla, collis : colline. Collet (parfois coulet) est un diminutif signifiant un petit passage au haut d’une colline (Joseph Roman, Etymologie des noms de lieux des Hautes-Alpes). C’est la partie du village située autour de l’Eglise, la Mairie, le château moderne et l’école. La partie centrale du village actuel, urbanisée après les invasions barbares au début du XVIe siècle en contrebas de l’ancien village fortifié.

Le Collet de Gap : sous les Cagots, chemin de Gap à Jarjayes.

Colombis : Quartier qui s’étend sur Gap et Jarjayes. Colombeis : colonne. Peut venir de l’occitan « columbar » pour s’écrouler, couler par allusion à un glissement de terrain au bord d’une rivière, ou du nom de famille Colombi fréquent dans le sud-est (voir Mont Colombis). Selon l’abbé F. ALLEMAND, « on le lit dans une charte de 1220, dans les cadastres de 1444, 1513 et suivants sous ces formes : De Colombissio, Columbissium, de Columbissiis. On n’en comprend pas bien la signification. c’est probablement un nom d’homme. Celui d’un ancien propriétaire du sol pendant le haut moyen-âge » (Notice sur Meyères et Colombis (hameaux de Gap) 1915).

La Combe : petite vallée, pli de terrain, lieu bas entouré de collines. Quartier au bas du village sur la route de Valserres, devenu « La Parabole ».

Combeau (Le): probablement petite combe, à droite du grand bois, à gauche de Costebelle.

Coste Belle: Coste : pente d’un relief. Du provençal « coste » issu du latin costa , pour côte en français, forte pente, flanc d’une montagne ou d’une colline. Situation derrière Charamère, flanc Est de Puy Maurel.

Cote de Gone : Peut provenir du grec gone angle, coin ou du prénom Hugon. Aurait donné « gonnet » issu du diminutif «  et » et de « gon », lui-même issu de « hugon » du germanique « hug » , intelligence.

Cote de Sayon : Saie : robe du moyen âge . Provençal saya, saia Habit porté par les bergers.

Cristaie : crêtes du latin cristae. Les habitants du Villard auraient abandonné leur village au XI ème siècle et se seraient installés en face sur les hauteurs de Cristaie, de l’autre côté de la Luye, sur la commune de Gap. De nos jours le Villard se résume à quelques maisons.

Croix (La) : plusieurs endroits portent encore cette appellation, mais les croix n’y sont plus. Il y avait la Croix au départ de la route pour aller à Rambaud face au cimetière, la Croix du Col des Préaux, celle qui se trouvait à Saint Martin, et peut être encore d’autres, elles ne subsistent que dans le parler et la mémoire des anciens. L’Abbé Félix Allemand nous apprend qu’à la fin du siècle dernier « un monticule, où était élevée une croix en bois, portait le nom de St-Adon, archevêque de Vienne. Il était de tradition que la paroisse se rendait en procession à cette croix, en temps de sécheresse, pour demander la pluie ».

Drague (La) : lieu où l’on extrait des matériaux de construction (vient de draguer une rivière : racler le fond . Terme récent de l’anglais drag (« crochet, filet »), du verbe to drag, « traîner ».

Drailles ou Drayes ( La ou Les): vient du provençal « dralha » qui désigne un sentier, un chemin de traverse, terme courant. La draille désigne le chemin de transhumance en Provence ou un passage pierreux et en pente dans les bois et les rochers, servant à évacuer le bois abattu.

Draille (La) de la Règue : en provencal « Dralhas » de la Regua, dralhas pour désigner le sentier, et « regua » qui dans les alpes désigne un troupeau qui vient de basse Provence ou qui y retourne.

Eglise (De L’) : place la bien nommée. Il y a encore peu de temps se dressait au milieu de la place une colonne posée sur un socle avec chapiteau en pierre taillée et portant une croix de mission. Il ne subsiste plus que la croix de mission apposée sur le fronton de l’église. Le reste a été remisé.

Escallier : Du nom de la famille qui y était domiciliée en 1811. Maison isolée aujourd’hui disparue, entre Laval et le Villard. Aujourd’hui quartier de Muguette.

Escharavays : ancien nom du quartier du vieux moulin de Malcor (voir notre article). Vient de  scarabeus – scarabée – et désigne un bois situé dans un lieu marécageux – Revue Romania, tome 59 n°235, 1933 – persée.fr .

Faisses ou les Faysses : de l’occitan «  faissa » désigne un bande de terres en terrasses soutenue par un mur, à l’origine la partie soutenante de la terrasse était faite en fagots, les « fais » en occitan ; terres qui regardent Saint Martin, après Le Col, en allant à la Roche, à gauche.

En Fatigue ou fatigue : sur le versant Nord-Est de Puy Cervier, désigne une terre difficile à travailler, Il y a encore quelques ruines d’une maison « la Gémignone » en contrebas de la route, à droite.

La Fauvie : dérivé de fagus, fayard . Fau pour hêtre. Hétraie. Bois sur le versant nord de Puy Cervier,

Fay Farine : même sens que « fau, faou » pour hêtre.

Fontarache : de « font » source (en latin fons, fontis) qui a donné fontaine et « rachas », « ranc » , pour rochers entre le chemin qui mène à Channebière et celui qui monte à la Sarrière,

Frache (La) : fracture, « au bord du précipice, se trouve une petite plate-forme dénommée la Frache, de fructum, brisé, parce qu’on l’avait obtenue en coupant le rocher » (F. Allemand, Histoire de Jarjayes). C’est de là que partaient les murailles qui ceinturaient en demi cercle le village pour aboutir à la porte Aurouse (l’orageuse) qui faisait face aux vents du nord.

Fraissy (Le) ou le Fraisse  : désigne le quartier haut du village, et la montée qui part de la place de l’église. Désigne un lieu planté de frênes, «   les fau ». Les maisons les plus hautes dépendaient de l’ancien village du XIème siècle.

Gardiole (La) ou Gardiolle: « De garda, gardiola, la petite guérite. Il y eut probablement un poste d’observation sur ce monticule ; c’est ce que semble confirmer le nom moderne de sentinelle donné au hameau qui aurait été construit, dans la suite, au bas du coteau » (F. Allemand). C’est la petite colline qui barre l’horizon au couchant, surplombant le chemin de Casserelle (Route de La Roche).

Gargaia : Ancien nom de Jarjayes cité dès 928 dans le cartulaire de l’Abbaye de Conques. Vient du radical Garg qui a donné garganta pour gorge, gosier, échancrure, qui a pu désigner l’étroite échancrure du Tourond où se trouvait l’ancien village. Voir notre article « Étymologie du nom de Jarjayes ».

Gargory : Même racine que gargaia (garg pour gorge). Semble indiquer un endroit où l’eau gargouille, peut aussi venir du latin « gurges » pour gouffre, dû à la présence d’une source, d’un ruisseau, à droite sur la route de Casserelle. Entre Casserelle et Sayons.

Gouirand  ou Gouiran : désigne en ancien français, une bondrée, sorte d’oiseau de proie (peut être la bondrée apivore qui se nourrit d’abeilles et de guêpes), ce peut être le surnom d’un homme avide, rapace.

Gourgoulet: Prov. Gourga, petit gorge. Gour, petit trou rempli d’eau, gouffre, cavité. Derrière le Marché paysan et sous la Roche, entre Pré Olivier et la Durance, sur la rive droite du Retruc. C’est aussi le nom du petit chemin qui y passe, le chemin rural n° 23.

Gouzarde  ou Gousarde: origine inconnue. A gauche au début de la route qui part des Tancs pour Jarjayes, après Bigaude et L’Hoche.

Grand Béal (Le) : canal ou petit cours d’eau. Après Charamère versant Notre Dame du Laus, issu de l’occitan pour canal ruisseau ou encore torrent ou ravin qui se jette dans le Partiment.

Grand Bois (Le) : Entre les Bournas et Rambaud.

Grande Pigne (La) : au bout du chemin Pierre du Bœuf.

Grande Vigne (La) : sous la Roche, c’était la vigne du Château.

Gravas (Les) : de l’occitan grava, sable, gravier, terrain sablonneux ou graveleux. Quartier qui relie Malcor à la RD 942 A.

Hespréaux (L’): Voir Les Préaux. Issu de « pratelli »  pour petits prés, ravines derrière Puy Morel, et la Tour qui regarde Saint Etienne Le Laus.

Hoche (L’) L’Hauche  ou Loche: voir l’Auche. « Oche vient d’Oscha, bas latin, terre fertile » (F. Allemand). Sur le plateau de Saint Pierre, à droite après la Croix (qui n’existe plus) en allant vers le village, là ou débouche l’ancien chemin de Gap à Jarjayes qui passe par Sentinelle.

Laval : L’aval, c’est le côté vers lequel descend un cours d’eau (en opposition à l’amont). Ici c’est le hameau situé en bordure du torrent du même nom qui se jette dans le Partiment, affluent de La Luye. Le torrent de Laval coule sous le dernier des trois ponts, route de Gap, avant d’arriver au col de la Sentinelle, qui se nomme aussi le pont de Malcombe (de mauvaise combe peut être parce que toujours à l’ombre et toujours verglacé l’hiver). C’est aussi un chemin derrière Bridouce et le Pendant, direction Valserres.

Lespagnol : (cadastre 1811) Sans doute du nom du propriétaire espagnol. Parcelles proches de Valserres, en bordure de l’Avance, près de Bridouce. Le nom de Espagne, Spagne et ses dérivés était trés commun à Jarjayes autrefois.

Loche (voir L’Auche)

Longs (les) : bois dans le massif de Puy Maurel. 

Longre : « longre », l’ongre : nom ethnique designant le hongrois.

Madeleine (La) : ou la Magdeleine (cité en 1537), Ancien hôpital en bordure de la Luye, dirigé par un ordre religieux pour loger et soigner les voyageurs. « L’ordre de St-Jean de Jérusalem possédait dans la paroisse quelques terres, ainsi que l’hôpital de la Magdeleine situé au confluent de la Durance et de la Luye. Les terres de cet hôpital furent acquises par Gaspard Davin qui les possédait en 1576. Cet établissement cessa dès lors d’exister » ( F. Allemand). Sainte Madeleine, désigne souvent d’anciens hôpitaux ruraux administrés par la congrégation des Frères de Sainte Marie Madeleine. La propriété accueillait encore, il y a quelques années, une exploitation agricole, arboriculture, distillerie, aujourd’hui reconvertie pour une part en centre d‘activités culturelles, pour réceptions, séminaires, concerts, expositions, réunions diverses Une activité agricole annexe (polyculture) y subsiste encore. Voir notre article sur le Hameau de La Madeleine.

Magie (La) : (cadastre 1811) Champs proches de La Peyrouse.

Malatras : désigne une mauvaise trace un mauvais chemin, terme en as ou asse fortement péjoratif, vient de l’occitan « malastre », pour malheur et « malastrada » pour mauvais sort, malchanceux infortuné. Situation derrière Le Chastellas, sous La Roche Plan la Roche et Casserelle. 

Malcor : Malcor ou Malcol, l’appelation Malcor citée en 1190 est la plus ancienne. Composée de mal dans le sens de mauvais et de cor pour cœur. Peut avoir le sens d’une personne qui a un mauvais cœur dans le sens de quelqu’un qui se décourage facilement, qui abandonne vite. Voir notre article sur le Hameau de La Malcor.

Manes (Les) : entre la Drague et la Durance, à droite de la départementale. Peut venir de « mane », c’est-à-dire un don du ciel, ou de « mâne » pour âme, esprit ou fantôme. La première explication est la plus vraisemblable.

Marin : Maison du nom d’une très ancienne famille de Jarjayes, qui y était encore domiciliée en 1810. Plus connue à notre époque sous le nom de Maison Négro. Situation au Tourrond entre le cimetière et Bigand, au dessus de la route en face du champ du Pigeonnier..

Le Merdarel (Le) ou Mardarel : (…) ruisseau qui prend sa source au pied de Puy Maurel passe au Tourrond à Bigand, en bas de Vières et les Vigneaux et se jette dans l’Avance. « Le nom de beaucoup de ruisseaux qui ne sont ni boueux, ni malpropres ; ils doivent probablement leur formation à un radical très ancien qui a donné également naissance aux mots mer, mare ou marais. Ce radical mer ou mar appliqué aux ruisseaux se retrouve dans presque tous les pays du monde ; en Algérie , entre autre, plusieurs torrents se nomment oued merda »(Joseph Roman, Etymologie des noms de lieux des Hautes-Alpes).

Mollières (Les) ou Moulières: terrains humides. renvoie à une abondance d’eau, du substantif féminin provençal « moulièro » dérivé du latin « mollis » mou, « mollaria » lieu mou désignant un terrain humide ou arrosé par une ou plusieurs sources. Peut aussi désigner l’endroit où trouve des pierres pour faire des meules, il existait des moulins à eau à Jarjayes. Situation : à l’Est de Parassac.

Moulin (Le): Ancien quartier d’Escharavays où se trouvait le moulin de Jarjayes acheté en 1474 par nobles Louis de Saint-Germain et Pierre Flotte, coseigneurs de Jarjayes, qui y instaureront une banalité, taxe versée au seigneur par les habitants pour l’utilisation obligatoire du moulin.  Le moulin à eau est situé près du torrent le Retruc qui se jette dans l’Avance. Il était alimenté par un canal d’amenée d’eau depuis l’Avance. Sur le cadastre de 1810, on trouve également un moulin à foulon, moulin qui sert à fouler les étoffes. Le bâtiment existe encore à l’emplacement de la maison située en bordure de la RD90 (direction Remollon), au début de la route des Gravas, quartier de Malcor.

Muguette : Mugueta, qui sent le Muguet, musqué. Mugueto : jeune fille légère (Trésor dou Félibrige). Quartier situé après la Gardiole, versant ouest nord ouest, contiguë au torrent d’Escalier.

Noirâtre : aux Barons, le champ coupé en deux par la RD 942. La partie en contrebas de la route, porte le nom de  Noirâtre. Origine inconnue, sans doute pour terre noire.

Oeil de Boeuf : sous les Faysses, à droite du torrent du Retruc.

Oratoire (L’) : L’oratoire de Sainte Marie, date du 19e siècle. On y venait en procession pour – dit-on- prier Sainte-Marie pour que les futures mamans aient de beaux enfants, en bonne santé, et pour que les récoltes soient abondantes. Il est situé sur la route qui relie le Fraissy à la salle polyvalente. Issu du latin « orare » pour prier, un oratoire est une petite construction se trouvant au bord des chemins ou des routes contenant une statue religieuse ou une simple croix. Mais aussi le nom du chemin à droite en descendant aux Bournas.

Panier (Le) : Paniero. Au nord des Préaux, toponyme issu d’un nom de famille ou d’un nom de métier, ici pour boulanger a donné panière.

Parassac : origine inconnue du même nom qu’un quartier de Gap.

Parabole (La) : Parabolle : vient du surnom donné à Toussaint Sarret, domicilié à La Combe dans la maison ancienne située en bord de route, juste avant les Côteaux, mais c’est aussi le nom du quartier qui englobe les Côteaux.

Partiment (Le) : Partimen: partager. Partage les deux communes de Gap et Jarjayes. Torrent qui prend sa source sur le flan nord de Puy Maurel et se jette dans la Luye, limitrophe des communes de Rambaud et de Gap. « partimentum », ainsi nommé parce qu’il sépare le territoire de Gap de celui de Jarjayes (F, ALLEMAND Notice sur les Meyères et Colombis, hameaux de Gap 1915).

Pendent (Le) : pour pente a donné Pandant, sous Bridouce,

Pendes : autrefois Pendeys, même origine. Sous les Tancs en bordure du Merdarel.

Petite Chapelle de Saint Pierre (La) : elle date du XVII ième ou XVIII ième siècle. A l’intérieur on trouve les plaques mortuaires de Edouard, Mathieu et Henri de Ventavon. Détruite au cours des guerres de religions elle a été bâtie sur les ruines de l’ancienne église.

Petite Vigne : sous Laval, en bordure du Partiment.

Perrette (La): sur la route des Tancs à Jarjayes, sur la droite après Saint Martin et bien avant la station d’épuration,

Peyre : Peyre signifie pierre. Du grec et du latin « petra » qui a donné en provençal peiro ou Peire pour le prénom.

Dérivés de « peiro », peyre, peyrote ou peyrotte petite pierre.

Peyre Partie : après le Col, à droite en allant sur la Roche.

Peyrouse (La) : mot composé de « peira » pour pierre et du suffixe « osa » pour désigner un endroit rempli de pierres. Première route à gauche en montant La Carrière.

Pierre du bœuf : premier chemin à droite après le chemin du bascou avant d’arriver au torrent des Bournas et au chemin de Chanebières.

Pierre du Costel (La) : « bloc d’euphotide verte très poli, appelé Pierre du Costel. C’était sur cette pierre que s’acquittait le droit d’entrée des denrées aux foires et marchés de Jarjayes, droit perçu par les consuls. Ce droit de Costel était assez usité dans les Hautes-Alpes. Son nom vient non pas de cultellum, couteau, mais de costellum, boulangerie, parce qu’il affectait surtout les céréales. C’était là aussi que se payaient les dîmes et autres redevances » F. Allemand Histoire de Jarjayes. La pierre polie par l’usage se trouve au pied du rempart où se situait la Porte du Midy, donnant sur l’ancien chemin de Valserres.

Pirente  : Origine inconnue. Aux Préaux, colline de l’autre côté de la route en face du chemin qui monte à la tour.

Pigeonnier (Le) : premier champ au Tourrond sur la gauche entre la route et le Merdarel. C’est peut être là que se trouvait l’ancien pigeonnier cité par Félix Allemand qui figurait parmi les domaines procurant des revenus aux seigneurs de Jarjayes.

Pinchina: De l’occitan, « pinchinat, pinchinade, de pinchinado, lieu où pousse le penche chardon à foulon, cardère (litteralement « le peigne) » (Petit dictionnaire des lieux dits en Provence- Philippe Blanchet). Le « peigne » est une sorte de gros drap de laine fabriqué à Toulon. En dessous de Sous La Roche, Bois entre la Drague et Plan la Roche.

Plan : Plan sigifie plateau, étendue plate. Du provençal « plano » qui a donné plaine.

Plan Château : Sous le Col en bordure du Chemin de Casserelle à Jarjayes. Terres seigneuriales rattachées au château.

Plan La Roche : Plateau de La Roche qui domine la Vallée de la Luye.

Pont vert : en face d’où débouche le chemin les Gravas sur la RD 942 qui continue sous l’appellation de L’Ubac vers Saint Martin alors qu’il se trouve à l’adret.

Pra : signifie pré, du latin « pratum », a donné « prat » (prononcé « pra ») en provençal et pratelli les petits prés

Dérivés de pra :

Pra Soubeyran : Sil ne se réfère pas à un patronyme, Soubeyran est un mot occitan issu du latin superanus, supérieur, désignant en toponymie un endroit supérieur, en haut (de), au-dessus (de). Sous Saint Martin, rive droite du torrent du Retruc.

Pranages : terres cultivables sur la route de La Roche.

Pranayes ou Pra Nays voir Prenailles

Pras et Sandre Sibéras : Pras pour prés. Sandre, surnom rencontré dès le moyen âge (diminutif d’Alexandre). Entre la Roche à gauche et les Mollières à droite.

Pravier : Pra pour pré et Vière pour hameau. Des deux côtés de la route au Tourrond.

Préaux (Les) ou Praux: Prés hauts

Pré du Cros : Cros = creux, fosse, trou. A droite de la RD 942 avant la route des Gravas, entre les Gravas et Pré Olivier.

Pré Olivier : contigu au Retruc, entre Les Gravas et Le Gourgoulet.

Prenaille : ou Prenaye, composé de pré et de « naille ». Peut venir du latin « novus » , peut désigner une terre nouvellement défrichée, ou le pré qui appartient à Aye. Aye formé du bas latin agia, a aussi le sens de forêt dans le patois alpin. Le quartier boisé de la Serrière était nommé autrefois quartier de l’Aye Situation sur la route (chemin A2) qui mène à la Roche après le Carcasson.

On trouve dans un livre terrier de 1574 la localisation Pra Nays qui est sans doute  le lieu d’origine (Nay, Nai, Nei – Routoir, fossé pour rouir le chanvre dans Chourela : dictionnaire dauphinois-français).

Puy Cervier : podium Cerverium. Puy pour mont. Cervier de cerf (alt. 1239 m).

Puy Maurel  ou Morel : point culminant de Jarjayes (1317 m). Podium maurelum. Puy (podium): Mont, colline, hauteur. Maurel : « on sait qu’il dérive de Maurus, expression gallo-romaine qui signifie brun, et ce mont est ainsi appelé à cause, sans doute, de sa couleur noire qui est celle du lias dont il est formé ». (F. Allemand Histoire de Jarjayes).

Puy Morut : sommet à gauche de la RD 942 A en montant à Jarjayes, entre le torrent des Bournas , le chemin de Chanebière et Blache Cottière (1048m).

Rafinesse : (1553) vient de « rafin », très fin en provençal. Peut venir de « rafin » issu d’une forme affectueuse du nom d’une personne germanique « rafhard » composé de « raffon » pour arracher et de « hard » pour dur et fort. Après Rochassille à gauche avant d’arriver à la Perrette.

Règue : du provençal « règua » , dans les Alpes désigne un troupeau qui vient de basse Provence, ou qui y retourne.

Retruc ou le Rotrou (Le) : torrent qui prend sa source à l’est du col de La Sentinelle entre les Cagots et Les Sarrières, puis ruisseau qui traverse la route après Champ Long, traverse le village d’Est en Ouest passe, à l’ouest de Saint martin et se jette dans L’Avance, re pour répétition et « truc » pour savoir faire, habitude de bien faire, habileté astucieuse, torrent bénéfique. On trouve aussi l’appellation de col du Retruc pour le Col de la sentinelle dans un livre terrier de 1574.

Rochas Couras : une parcelle de bois dans le massif de Puy Maurel. Couras pour Coeur.

Rochassille : non augmentatif péjoratif de « rochas » pour rochers, en remontant de Valserres, après Saint Martin et Rafinesse à gauche et avant La Perrette.

Roche (La) : le hameau de la Roche, sur le plateau, au dessus du rocher.

Roche (La) et les Mollières : sous le plateau de La Roche entre Parassac et plan la Roche, renvoie à une abondance d’eau, voir ci-dessus à Mollières.

Rocher (Du) : entre les Bournas et le virage à droite où commence le chemin qui mène de la départementale à Chanebière, là où se trouvait la cabane du cantonnier, pour ceux qui l’ont connue.

Rotrou (Le) : Voir Le Retruc

Routes : D 900 B Route de La Luye direction Remollon, D 211 T Route de Notre Dame du Laus à Jarjayes, D 942 A Route de Gap à Jarjayes et Valserres , D 311.

La Rouvière : De roure, chêne. Bois dans puy Cervier.

Ruine (La) ou Ruyne : de la racine latine ruo « ruer, pousser violemment, s’écrouler» impliquant l’érosion du temps. Sous les rochers, à droite au début de la route qui part des Tancs pour Jarjayes .

Sagnas ( Le)  ou Sagnias: Deu celtique ou/et du gaulois sagna qui signifie « terre marécageuse », marais, tourbière.  Petit « biaou » (ruisseau) entre le Tourrond et Saint Pierre , là où coule le ruisseau de Saint Pierre pour se jeter dans le Merdarel.

Sagnas les Mollières ou Sanias des Moulières : voir Sagnas et Mollières: au bout du plateau de la Roche, à droite.

Sagnes (Les) : idem

Saint Adou : bois de pins , à gauche après Parassac, c’est le bois des campeurs ou des scouts.

Saint Martin : Autrefois appelé Saint-Martin de Chaudanne. Où fut le prieuré portant ce vocable . Hameau situé en contrebas du village traversé par la route de Valserres, entre Treilloux et et la Perrette.

Saint Pierre : localisation de l’ antique village de Jarjayes qui, selon F. Allemand « s’élevait au bas du côteau de la Serrière, sur les deux bords du ruisseau de St-Pierre, dans un site exposé au midi », sur le plateau de Saint Pierre où se trouvent la Chapelle et le cimetière. Un chemin (CR51 puis CR3) part de Saint Pierre et rejoint le col de la Sentinelle. Voir notre article sur le Hameau de Saint-Pierre.

Sandras (Les): En 1793, Mr De Font Bonne, propriétaire du quartier de ce nom, aurait été assassiné comme aristocrate sur le chemin de Jarjayes, un peu au-delà du Partiment en un endroit appelé Le Sandras où il fut enterré avec son cheval (Annales des Alpes-1907). Le lieu du crime et la sépulture seraient au bord de la route, Les Sandras, sont dénommés aussi « ça de Pons », en face des Barons.

Sandres et Pras Sibéras : Voir Pras et Sandre Sibéras.

Sarrets : Issu de « Serre » . Voir ci-après .

Sarrière (La): Voir Serre

Sayons  ou Cotte de : d’un nom de famille ou d’un surnom issu de « saion » qui désigne une sorte de tunique, désigne celui qui la porte ou celui qui la fabrique, peut désigner une protection, souvent en bois, qui protège un soldat, etc, etc

Sentinelle : Lieu abritant un poste de vigie . Sentinelle : « soldat placé en faction pour faire le guet » dérivé du latin  sentire « sentir, entendre, écouter » . Une tour de guet existait encore au 19 siècle . Autrefois appelé Col de Gap, a donné son nom au col routier entre Jarjayes et Gap (981 m).

Serre : signifie crête, du provençal « la serro », viendrait du latin serra « scie ». Prononcé au masculin dans les Hautes-Alpes, mais la forme au féminin aurait donné « serra » en corse et « sierra » en espagnol. Plusieurs lieux situés sur une hauteur  portent ce nom.

Serre Bordelle: attesté au 16e s. Bordelle : petite demeure.  ital. bordello. Ce mot signifie proprement une petite cabane (Littré). Peut être issu du nom de famille « Bordel » qui peut désigner soit l’habitant de la borde, une maison rustique, soit une métairie, soit une porcherie. Ce peut être une transformation de « bardel » qui désigne le bardot le petit mulet, bois à gauche, au dessus de Sentinelle, entre Fontarache et la Peyrouse.

Serre de La Bestiace : bestiace pour très bête. Derrière Chanebières entre le Grand Bois et la RD 942 A.

Serre de La Griare : Sous Saint Martin, rive droite du torrent du Retruc.

Serre Imbert: bois, versant ouest au pied de Puy Maurel.

Serre La Pigne ou La Vigne : bois, versant ouest de Puy Maurel, et aussi à gauche en montant la Sentinelle du pont des Bournas au pont de Laval.

Serre Saint Pierre : dans le texte.

Dérivés de « serre » : 

Sarrets  ( Les) : Petites collines, terres situées entre les Gravas et Cartière des Gardes. Sarret est aussi le nom porté par une très ancienne famille jarjayaise.

Sarrière (La): ou la Serrière : cime dentelée, petites crêtes (Trésor dou Felibrige). Entre les Cagots et le Clos de Georges.

Sarrières (Les) : entre les Cagots et Puy Maurel, là où le Merdarel prend sa source.

Seyrette : A l’Est de Saint Martin.

Somelonge : La crête qui part du Tourrond et qui monte jusqu’à Puy Maurel, pour « sauma » de l’occitan, pour désigner aussi l’ânesse mais ce toponyme peut être aussi utilisé dans le sens de crête par la forme rappelant le dos de l’animal et longe de l’occitan « lonja » pour longue et donc pour une longue bande de terre étroite.Il existe un hameau de Saume-Longe sur la commune de Mariaud prés de Digne (04)

Sous La Roche : le flanc sud du plateau de la Roche donnant sur la vallée de la Durance.

Tancs (Les) : le plus grand des hameaux de la commune. Tire son nom de la famille du Tanc qui l’acquiert en 1405. « Cette famille posséda jusqu’en 1693 le château qui a depuis gardé son nom. La plupart de ses membres exercèrent la profession de notaire, à Gap ». F Allemand (article à paraître sur ce hameau).

Tibule : Patronyme (cf poète romain portant ce patronyme – Il existait à Jarjayes une famille Thibule apparaissant sur une pierre tombale du cimetière). Après Bessonne sur le CR35 qui débouche au pied de la cave coopérative de Valserres.

Tirange (La) ou Tirenge: Entre le Hameau du Col et Parassac, au dessous de la route de la Roche . Lieu tirant son nom de l’endroit d’où furent tirés les coups de canons de LesDiguières en 1588.). « La tradition dit que l’ennemi avait établi sa batterie sur le petit plateau appelé depuis la Tirange » (F. ALLEMAND – Histoire de Jarjayes).

Tour (La) ou la ferme de la Tour: au village, ancienne ferme et annexe du château, à gauche, presqu’en face de l’école. Bâtisse construite au XIV siècle servait de première défense du village, elle comportait une tour. Elle a accueilli par la suite les écuries du château.

Tourrond (Le): de l’ancien français « touron » ou « toron » signifiant éminence ou colline isolée. Vaste cuvette entre le col du Tourrond et le plateau de Saint Pierre. Voir notre article sur le Hameau du Tourrond.

Treilloux : De Treille en surplomb de la route des Tancs à Jarjayes, sur la droite après la Ruine. A donné son nom à une fameuse cuvée de la cave de Valserres « Domaine des Treilloux »

Trois Châteaux ou Treschâtel: au sommet du village, les restes de la vieille église. « Tréchatel », lequel formé de la particule tré (retro, au delà), signifie derrière le château, et non trois châteaux, comme on l’a prétendu à tort » (F. Allemand, Histoire de Jarjayes). Voir notre article.

Vallaure, ou Vaillaure : Vallauria au 14e s., Vallaurie au 16e s. Vient de vallée dorée. En latin médiéval vallis aurea. A la montée du Fraisse, au dessous de la vieille église, le chemin CR33 a plusieurs sorties qui rejoignent la route des Tancs à jarjayes.

Vence ou Vance (la)  : voir l’Avance

Vière : village, hameau en vieux français. Quartier inclus dans l’ancien village perché « Les maisons occupaient la partie de la pente appelée Vières, nom qui vient du bas moyen-âge et veut dire village »(F. Allemand, Histoire de Jarjayes).

Vière et les vigneaux :  Au bout du plateau de Saint Pierre qui regarde Bessonne, le Merdarel, et en face la montagne de Saint Maurice.

Vignaux (Les) : vignobles.

Village (Le) : chef lieu.

Villard (Le) : « ferme ou hameau à l’écart ». Vient du latin « villare » dérivé de « villa », propriété agricole désignant un groupe d’habitations distinct mais dépendant de la villa. « Ce nom de Villard, en effet, est un vocable du haut moyen-âge, et signifie village. Qu’il y ait eu une agglomération d’habitants au quartier dont il s’agit, c’est ce que démontrent doublement et le nom de l’endroit et le reste de substructions qu’on y découvre. Cet antique hameau existait, non loin de la Luye, sur une pente douce où jaillissent deux petites sources. Il n’est plus représenté actuellement que par deux fermes. Les maisons qui le composaient, après avoir été reconstruites, au XIe siècle, sur la hauteur de Cristaie (commune de Gap), de l’autre côté de la luye, ont été remplacées par celles qu’on voit maintenant éparpillées sur la côte. Ce hameau tenait la partie occidentale de Jarjayes (F. Allemand, Histoire de Jarjayes).

Viton (Le) : au Tourrond, champ sur le bas du flanc sud de Puy Maurel.

____________

Bibliographie :

L’Abbé Allemand : Histoire de Jarjayes-1895
Association généalogique des Hautes Alpes : archives numérisées
Archives départementales des Hautes Alpes : archives numérisées
André Faure –Pierre Eiriçon : Apprendre l’occitan aupenc, libret n°1, n°2, n°3
La Sosta Gavota : Pechon vocabulari gavot
Trésor dou Felibrige (F. Mistral)
Bessat H. & Germi C. – Lieux en mémoire de l’alpe, Ellug  1993; Atlas 2001
Joseph Roman, Etymologie des noms de lieux des Hautes-Alpes
Petit dictionnaire des lieux dits en Provence- Philippe Blanchet- 2003

Et diverses autres sources.

Remerciements : un merci tout particulier à « Papy Claude B. » qui nous a permis de consulter avec une extrême bienveillance ses recherches et à Claude Faure, grand connaisseur de tous les recoins de la commune et référent de l’association pour les noms de lieux, qui nous a quitté trop tôt.

M.C/J.S

Logo_3-Chateaux_Fond Blanc Association Trois Châteaux

Bienvenue, nous sommes l’association Trois Châteaux de Jarjayes 

Ici vous découvrirez nos actions passées et à venir mais aussi du contenu sur le village de Jarjayes, son histoire et son patrimoine. 

Bonne visite. 

CLIQUEZ SUR UNE CATÉGORIE

HISTOIRE DE JARJAYES 

MONUMENTS ET LIEUX

MÉMOIRE DES HOMMES

ÉVÈNEMENTS

REVUE DE PRESSE

PHOTOS ANCIENNES

NOS DERNIERES PARUTIONS

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *